Notre
monde est devenu un amoncellement de systèmes complexes -
politiques, économiques, industriels, financiers - qui s'imbriquent
les uns dans les autres et impactent très négativement d'autres
systèmes complexes - climatiques, sociaux, culturels, biologiques,
écologiques – indispensables à notre survie en tant qu'espèce
humaine.
Les rétroactions potentielles nous sont connues :
catastrophes naturelles, récession économique, crashs financiers,
déflation, chômage massif, effondrement systémique, pollution,
guerres civiles, famines, révolutions, terrorisme, dictatures... Notre
monde si complexe, d'un degré de complexité jamais atteint dans
l'histoire de l'humanité - ce qui le rend extrêmement efficace mais
le fragilise tout autant -, est à bout de souffle. Il ne survivrait
pas à une nouvelle crise financière mondiale.
Notre civilisation,
comme tant d'autres avant elle dans l'histoire, se heurte à la loi
des rendements décroissants : après avoir produit le meilleur
d'elle-même, en permettant au monde moderne d'émerger et de se
développer, elle décline inexorablement depuis son apogée à la
fin du XXe siècle. Ce déclin se traduit, notamment, par son
incapacité à régler ses problèmes financiers autrement que par un
endettement croissant des États, et par là-même par un
asservissement accru des collectivités et des individus qui les
composent.
vendredi 29 juin 2018
jeudi 3 mai 2018
Rendez la monnaie !
Il n'y a d'argent facile que pour les riches.
Lorsque le président Macron déclare à une employée de maison de retraite qu'il n'y a pas d'argent facile, il ment par omission. Ou par ignorance. Ou par aveuglement idéologique. Depuis la crise financière de 2007 - 2008, la Banque centrale européenne (BCE), à travers ses programmes successifs de Quantitative Easing (QE), a inondé les marchés financiers de liquidités (d'argent facile), à hauteur de plusieurs milliers de milliards d'euros.
D'où provenait tout ce argent ? La réponse est on ne peut plus simple : de nulle part. Il a été créé de toute pièce (si l'on peut dire, car il ne s'agit que de jeux d'écritures), pour racheter les actifs pourris des banques (des subprimes mais aussi de la dette souveraine), qui du coup allaient voir leurs réserves augmenter, et pouvoir théoriquement consentir plus de prêts aux acteurs de l'économie réelle. Un accès plus facile au crédit allait relancer l'activité économique de la zone euro, faire baisser le chômage, augmenter les rentrées fiscales, et le peu d'inflation induite aidant (2 % maxi, selon les critères de la BCE), restaurer la balance commerciale des pays de l'Eurozone, en favorisant leurs exportations.
Voilà dix ans que la Banque centrale européenne fait tourner la planche à billets à destination des marchés financiers, pour tenter d'enclencher ce cercle vertueux, et que cela ne marche pas du tout. D'autant que cette politique monétaire s'accompagne dans l'Eurozone de politiques d'austérité qui font baisser la consommation, et incitent particuliers et entreprises à résorber leurs dettes plutôt qu'à s'endetter encore plus auprès des banques, pour investir sur des marchés en récession, ou s'abrutir un peu plus de consommation.
Lorsque le président Macron déclare à une employée de maison de retraite qu'il n'y a pas d'argent facile, il ment par omission. Ou par ignorance. Ou par aveuglement idéologique. Depuis la crise financière de 2007 - 2008, la Banque centrale européenne (BCE), à travers ses programmes successifs de Quantitative Easing (QE), a inondé les marchés financiers de liquidités (d'argent facile), à hauteur de plusieurs milliers de milliards d'euros.
D'où provenait tout ce argent ? La réponse est on ne peut plus simple : de nulle part. Il a été créé de toute pièce (si l'on peut dire, car il ne s'agit que de jeux d'écritures), pour racheter les actifs pourris des banques (des subprimes mais aussi de la dette souveraine), qui du coup allaient voir leurs réserves augmenter, et pouvoir théoriquement consentir plus de prêts aux acteurs de l'économie réelle. Un accès plus facile au crédit allait relancer l'activité économique de la zone euro, faire baisser le chômage, augmenter les rentrées fiscales, et le peu d'inflation induite aidant (2 % maxi, selon les critères de la BCE), restaurer la balance commerciale des pays de l'Eurozone, en favorisant leurs exportations.
Voilà dix ans que la Banque centrale européenne fait tourner la planche à billets à destination des marchés financiers, pour tenter d'enclencher ce cercle vertueux, et que cela ne marche pas du tout. D'autant que cette politique monétaire s'accompagne dans l'Eurozone de politiques d'austérité qui font baisser la consommation, et incitent particuliers et entreprises à résorber leurs dettes plutôt qu'à s'endetter encore plus auprès des banques, pour investir sur des marchés en récession, ou s'abrutir un peu plus de consommation.
jeudi 29 mars 2018
Les voies de l'émancipation monétaire
Nous n'avons peut-être pas encore pris toute la mesure, et je m'étonne parfois que ce soit le cas d'esprits par ailleurs très éclairés, de la révolution dont les crypto-monnaies sont porteuses, non seulement sur le plan monétaire, mais aussi sur les plans politique, économique, financier, et plus largement sociétal. Leur aspect spéculatif occupe aujourd'hui tout l'espace et jette un écran de fumée sur les vrais enjeux de cette révolution.
Quoiqu'en disent leurs détracteurs, qui ne savent pas toujours sur quel pied danser, les crypto-monnaies sont là pour rester, parce qu'elles font partie, au moins en tant que monnaies complémentaires, de la réponse aux nombreux défis que nous avons à relever collectivement en tant qu'espèce humaine. A commencer par celui de trouver une alternative au système monétaire actuel, qui est en fin de régime, et ne doit sa survie qu'à la formation d'une bulle gigantesque dont l'éclatement menace à chaque instant.
Quoiqu'en disent leurs détracteurs, qui ne savent pas toujours sur quel pied danser, les crypto-monnaies sont là pour rester, parce qu'elles font partie, au moins en tant que monnaies complémentaires, de la réponse aux nombreux défis que nous avons à relever collectivement en tant qu'espèce humaine. A commencer par celui de trouver une alternative au système monétaire actuel, qui est en fin de régime, et ne doit sa survie qu'à la formation d'une bulle gigantesque dont l'éclatement menace à chaque instant.
mercredi 27 septembre 2017
Bitcoin vs. Western Union
Dans son Indice du marché potentiel du bitcoin selon les pays, Garrik Hileman identifie d'autres facteurs pouvant favoriser l'adoption de cette crypto-monnaie que celui de l'hyperinflation, parmi lesquels la taille du marché des envois de fonds personnels à l'international (hors paiements aux entreprises et interentreprises), qui sont effectués dans leur grande majorité par des travailleurs émigrés vers leur pays d'origine, à destination de membres de leur famille ou d'amis.
La manne financière représentée, en direction des pays en développement (destinataires de ces envois de fonds à 80 %), est nettement supérieure à celle de l'aide publique au développement (APD) qui leur est versée par les pays développés. Elle s'est élevée à 553 milliards de dollars en 2014, selon les chiffres de la Banque mondiale (dont 436 milliards reçus dans les pays en développement), soit plus de trois fois le montant de l'APD - que l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a estimé à un peu plus de 135 milliards de dollars la même année.
"La vraie taille du marché des envois de fonds personnels, en incluant les flux via les canaux formels et informels, est bien plus grande encore", estime la Banque mondiale dans son rapport Migration and Remittances Factbook 2016. "Certains considèrent que ces transferts de fonds internationaux de personne à personne sont l'un des cas d'utilisation du bitcoin les plus convaincants à court terme, en raison du coût élevé et des taux de change peu avantageux de l'offre existante", indique le chercheur britannique Garrik Hileman.
La manne financière représentée, en direction des pays en développement (destinataires de ces envois de fonds à 80 %), est nettement supérieure à celle de l'aide publique au développement (APD) qui leur est versée par les pays développés. Elle s'est élevée à 553 milliards de dollars en 2014, selon les chiffres de la Banque mondiale (dont 436 milliards reçus dans les pays en développement), soit plus de trois fois le montant de l'APD - que l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a estimé à un peu plus de 135 milliards de dollars la même année.
"La vraie taille du marché des envois de fonds personnels, en incluant les flux via les canaux formels et informels, est bien plus grande encore", estime la Banque mondiale dans son rapport Migration and Remittances Factbook 2016. "Certains considèrent que ces transferts de fonds internationaux de personne à personne sont l'un des cas d'utilisation du bitcoin les plus convaincants à court terme, en raison du coût élevé et des taux de change peu avantageux de l'offre existante", indique le chercheur britannique Garrik Hileman.
jeudi 21 septembre 2017
Un rempart contre l'hyperinflation
Dès 2013, le bitcoin commence à être perçu comme une valeur refuge dans des pays en proie à une hyperinflation galopante de leur monnaie, comme l'Iran, l'Argentine, le Zimbabwe ou le Venezuela. En raison des sanctions économiques et financières imposées par les États-Unis et leurs alliés à l'Iran, afin de contraindre le pays à mettre fin à son programme d'enrichissement d'uranium, le rial iranien ne cesse de se déprécier face au dollar depuis l'automne 2011. La monnaie iranienne a perdu 80 % de sa valeur en l'espace d'un an. Si le taux de change officiel de la Banque centrale iranienne est de 12 260 rials pour un dollar en octobre 2012, le billet vert américain s'échange autour de 27 000 rials au marché noir, après avoir atteint 35 600 rials pendant l'été.
Alors que les sanctions prises contre l'Iran après la révolution de 1979 ciblaient essentiellement les investissements dans le pétrole et le gaz ou l'exportation de produits raffinés, elles ont été étendues pour la première fois aux transactions bancaires et financières. Ces sanctions économiques et financières sophistiquées, « les plus punitives » jamais imposées à l'Iran selon le département d’État américain, sont au cœur de la nouvelle stratégie de guerre financière mise en œuvre depuis le 11 septembre 2001 par les États-Unis, pour isoler les États scélérats, les groupes terroristes et les organisations criminelles du système financier international et du commerce mondial. Avant l'Iran, Al Qaeda, la Corée du Nord ou l’Irak ont eu à subir les effets dévastateurs de cet assaut financier ciblé.
Alors que les sanctions prises contre l'Iran après la révolution de 1979 ciblaient essentiellement les investissements dans le pétrole et le gaz ou l'exportation de produits raffinés, elles ont été étendues pour la première fois aux transactions bancaires et financières. Ces sanctions économiques et financières sophistiquées, « les plus punitives » jamais imposées à l'Iran selon le département d’État américain, sont au cœur de la nouvelle stratégie de guerre financière mise en œuvre depuis le 11 septembre 2001 par les États-Unis, pour isoler les États scélérats, les groupes terroristes et les organisations criminelles du système financier international et du commerce mondial. Avant l'Iran, Al Qaeda, la Corée du Nord ou l’Irak ont eu à subir les effets dévastateurs de cet assaut financier ciblé.
lundi 18 septembre 2017
Les dessous de la première crypto-bulle
Certains analystes voient dans la crise chypriote du printemps 2013 l'un des événements qui a créé les conditions de la première grosse bulle spéculative autour du bitcoin. « Il n'existe aucune preuve tangible, si ce n'est que les dates concordent », relève Yannick Naud, de la société londonienne d'investissement Glendevon King Asset Management. Le 16 mars 2013 au matin, un plan de secours de 10 milliards d'euros est mis en place par l'Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE), et le Fond monétaire international (FMI), pour sauver le système bancaire chypriote de la faillite. Un de ses volets essentiels consiste à prélever une taxe exceptionnelle sur tous les comptes bancaires des particuliers.
Dès l'annonce de ce racket officiel, les titulaires de comptes bancaires à Chypre ne peuvent plus retirer d'argent. Mais les riches particuliers étrangers clients des banques de l'île sont moins contraints que les résidents chypriotes. Au Royaume Uni - dont les ressortissants détiennent 2 milliards d'euros de dépôts exposés -, ou en Russie - qui détient 75 % du capital de la Russian Commercial Bank of Cyprus (RCB), filiale du groupe public russe VTB basée à Chypre -, les filiales étrangères des banques chypriotes restent ouvertes et n'imposent aucun plafond de retrait. Une fois passées sous le contrôle de la Banque du Pirée en Grèce, ce qui n'est l'affaire que de quelques jours, les filiales grecques des banques chypriotes Laikui Bank, Bank of Cyprus et Hellenic Bank autorisent elles aussi les retraits. Ce sont autant de brèches ouvertes pour les déposants étrangers qui veulent échapper au racket institué sur l'île.
Dès l'annonce de ce racket officiel, les titulaires de comptes bancaires à Chypre ne peuvent plus retirer d'argent. Mais les riches particuliers étrangers clients des banques de l'île sont moins contraints que les résidents chypriotes. Au Royaume Uni - dont les ressortissants détiennent 2 milliards d'euros de dépôts exposés -, ou en Russie - qui détient 75 % du capital de la Russian Commercial Bank of Cyprus (RCB), filiale du groupe public russe VTB basée à Chypre -, les filiales étrangères des banques chypriotes restent ouvertes et n'imposent aucun plafond de retrait. Une fois passées sous le contrôle de la Banque du Pirée en Grèce, ce qui n'est l'affaire que de quelques jours, les filiales grecques des banques chypriotes Laikui Bank, Bank of Cyprus et Hellenic Bank autorisent elles aussi les retraits. Ce sont autant de brèches ouvertes pour les déposants étrangers qui veulent échapper au racket institué sur l'île.
vendredi 15 septembre 2017
Brève histoire d'une crypto-monnaie
Personne ne sait vraiment qui est Satoshi Nakamoto, l'inventeur de la crypto-monnaie bitcoin. Le 31 octobre 2008, un livre blanc signé de ce nom est publié sur une liste de distribution électronique consacrée à la cryptographie, qui décrit le système Bitcoin. Quelques jours plus tard, le projet est inscrit sur la plateforme Sourceforge.net, qui répertorie de nombreux projets de développement de logiciels libres. Le nom de domaine Bitcoin.org avait déjà été enregistré anonymement au mois d'août précédent, sur le site Anonymousspeech.com. Le 3 janvier 2009, le tout premier bloc de transactions en bitcoins, appelé « bloc générique » (ou « genesis block » en anglais), est inscrit dans le code source du logiciel. Ce bloc générique ne peut être modifié, au risque d'être rejeté par tout le réseau, et sert de référence pour sa blockchain. Il ne contient qu'une seule transaction portant sur la génération de 50 bitcoins : les tout premiers créés sur le réseau.
La première version du logiciel Bitcoin est publiée le jour même sur Sourceforge.net. Elle est si aboutie que des doutes sont émis sur le fait qu'elle ait pu être développée par une seule personne. Elle intègre un système de génération de bitcoins qui limite à 21 millions le nombre d'unités pouvant être créées. Cette règle vise à éviter tout phénomène d'inflation. Hal Finney, un développeur américain et cryptographe activiste, qui décédera de la maladie de Charcot en 2014, s'empare instantanément de cette première mouture de Bitcoin. « Je pense que j’étais la première personne, après Satoshi, à utiliser ce logiciel », confiera t-il plus tard. Le 12 janvier 2009, à 3 heures 20 du matin, il est le destinataire du premier transfert de fonds jamais effectué en bitcoins sur Internet, inscrit dans le bloc 170 de la blockchain. Satoshi Nakamoto, avec qui il correspond par e-mail pour lui signaler quelques bugs, lui envoie dix bitcoins pour tester le système. Il ne valent rien à l'époque.
La première version du logiciel Bitcoin est publiée le jour même sur Sourceforge.net. Elle est si aboutie que des doutes sont émis sur le fait qu'elle ait pu être développée par une seule personne. Elle intègre un système de génération de bitcoins qui limite à 21 millions le nombre d'unités pouvant être créées. Cette règle vise à éviter tout phénomène d'inflation. Hal Finney, un développeur américain et cryptographe activiste, qui décédera de la maladie de Charcot en 2014, s'empare instantanément de cette première mouture de Bitcoin. « Je pense que j’étais la première personne, après Satoshi, à utiliser ce logiciel », confiera t-il plus tard. Le 12 janvier 2009, à 3 heures 20 du matin, il est le destinataire du premier transfert de fonds jamais effectué en bitcoins sur Internet, inscrit dans le bloc 170 de la blockchain. Satoshi Nakamoto, avec qui il correspond par e-mail pour lui signaler quelques bugs, lui envoie dix bitcoins pour tester le système. Il ne valent rien à l'époque.
mercredi 13 septembre 2017
Dans la boîte noire du bitcoin
La blockchain de la crypto-monnaie bicoin est un système de confiance informatisé qui permet de se passer de tiers (par exemple une banque) pour garantir le bon déroulement des transactions et les valider. Elle garde une trace de toutes les transactions en bitcoins qui se sont produites depuis l'origine. Plus la blockchain de la crypto-monnaie Bitcoin grossit – elle pèse plus de 130 gigaoctets
aujourd’hui -, plus les moyens à mobiliser pour la compromettre sont gigantesques. Afin de ne pas
prêter le flanc à une attaque informatique, cet historique horodaté des transactions en bitcoins
n’est pas stocké sur les serveurs d’une entité unique, qui pourrait être une banque, mais répliqué
sur l’ensemble des ordinateurs du réseau Bitcoin. Cette architecture décentralisée, héritée du
peer-to-peer, s'est imposée comme référence en terme de stabilité et de sécurité.
Appelés « mineurs », les ordinateurs du réseau Bitcoin, dont on estime le nombre à plusieurs milliers et qui sont répartis dans plus de 80 pays, hébergent chacun une copie de la blockchain qu'ils se chargent de mettre à jour au fur et à mesure que de nouveaux blocs de transactions sont validés. Ces « mineurs » ont une autre fonction : ils mettent volontairement à la disposition du réseau Bitcoin leurs capacités de calcul pour valider de nouveaux blocs de transactions. Cette activité, qu'on appelle le « minage », exige une énorme puissance de calcul. Elle est rétribuée par l'émission de nouveaux bitcoins, et par une faible commission sur les transactions. Les milliers de mineurs du réseau Bitcoin se font concurrence pour valider de nouveaux blocs de transactions. C'est le mineur qui parvient à valider un bloc le premier qui empoche la rémunération prévue. Un nouveau bloc est validé toutes les dix minutes en moyenne.
Appelés « mineurs », les ordinateurs du réseau Bitcoin, dont on estime le nombre à plusieurs milliers et qui sont répartis dans plus de 80 pays, hébergent chacun une copie de la blockchain qu'ils se chargent de mettre à jour au fur et à mesure que de nouveaux blocs de transactions sont validés. Ces « mineurs » ont une autre fonction : ils mettent volontairement à la disposition du réseau Bitcoin leurs capacités de calcul pour valider de nouveaux blocs de transactions. Cette activité, qu'on appelle le « minage », exige une énorme puissance de calcul. Elle est rétribuée par l'émission de nouveaux bitcoins, et par une faible commission sur les transactions. Les milliers de mineurs du réseau Bitcoin se font concurrence pour valider de nouveaux blocs de transactions. C'est le mineur qui parvient à valider un bloc le premier qui empoche la rémunération prévue. Un nouveau bloc est validé toutes les dix minutes en moyenne.
lundi 11 septembre 2017
Sous les pavés la blockchain
Avant de m'intéresser à la crypto-monnaie bitcoin, je me suis intéressé à la blockchain, cette technologie au cœur du système Bitcoin. La blockchain, ou « chaîne de blocs » en français, est la base de donnée du système Bitcoin. C'est son registre informatique, ou grand livre comptable, dans lequel sont écrites toutes les transactions réalisées en bitcoins depuis l'origine. Elle permet d'établir à chaque instant, de manière incontestable, l'état des provisions de chacun, sans révéler son identité. Entièrement distribuée, c'est à dire copiée et mise à jour par des milliers d'ordinateurs en réseau répartis dans plus de 80 pays, la blockchain du système Bitcoin est réputée incorruptible. C'est elle qui assure la confiance dans tout le système.
Au delà de la crypto-monnaie, les applications potentielles de cette technologie sont innombrables : dans les services bancaires et financiers offerts en ligne ; la vente directe de biens et de services entre particuliers sur Internet ; la gestion des droits de la musique en ligne ; ou le commerce électronique de billets de spectacle... Plus globalement, les technologies de blockchain suppriment le besoin d'intermédiaire dans toute sorte d'activités nécessitant l'intervention d'un tiers de confiance. Comme le dit si bien Bill Gates, fondateur de Microsoft, elles permettent de « faire de la banque sans les banques ». Grâce au concept de blockchain, dont l'impact est transversal, on peut aussi bien faire du notariat sans notaire, de l'assurance sans assureur, du droit des affaires sans avocat, du Airbnb sans Airbnb ou du Uber sans Uber, et de l'investissement participatif sans en passer par une plateforme intermédiaire disposant de tous les agréments imposés par les autorités financières.
Au delà de la crypto-monnaie, les applications potentielles de cette technologie sont innombrables : dans les services bancaires et financiers offerts en ligne ; la vente directe de biens et de services entre particuliers sur Internet ; la gestion des droits de la musique en ligne ; ou le commerce électronique de billets de spectacle... Plus globalement, les technologies de blockchain suppriment le besoin d'intermédiaire dans toute sorte d'activités nécessitant l'intervention d'un tiers de confiance. Comme le dit si bien Bill Gates, fondateur de Microsoft, elles permettent de « faire de la banque sans les banques ». Grâce au concept de blockchain, dont l'impact est transversal, on peut aussi bien faire du notariat sans notaire, de l'assurance sans assureur, du droit des affaires sans avocat, du Airbnb sans Airbnb ou du Uber sans Uber, et de l'investissement participatif sans en passer par une plateforme intermédiaire disposant de tous les agréments imposés par les autorités financières.
vendredi 8 septembre 2017
Cryptosphère
Nous sommes entrés dans l'ère de la "cryptosphère". C'est la raison principale qui me pousse à ouvrir ce blog. Le besoin de décryptage de cette nouvelle révolution informatique est patent. Je me retrouve de plus en plus, chaque jour, en situation de devoir expliquer ce que sont les crypto-monnaies ou la blockchain, à des personnes qui ne sont pas du tout prêtes à en entendre parler, ni préparées à comprendre de quoi il s'agit. Et je rencontre beaucoup de scepticisme, comme je pouvais en rencontrer au milieu des années 90, lorsque j'évoquais le Web ou Internet.
Nous sommes pourtant à l'aube de vivre une troisième vague de décentralisation informatique massive, après celle de la micro-informatique dans les années 80 et 90, et celle d'Internet dans les années 90 et 2000. La première de ces vagues a décentralisé les capacités de stockage et de traitement de l'information, en les faisant migrer des gros systèmes centralisés vers des ordinateurs personnels. Miniaturisation des composants et loi de Moore aidant, le smartphone est aujourd'hui l'incarnation ultime de cette évolution : un ordinateur de poche mille fois plus puissant qu'un gros système IBM des années 70, qui s'est transformé en indispensable assistant personnel.
Inscription à :
Articles (Atom)
L'effondrement qui vient...
Notre monde est devenu un amoncellement de systèmes complexes - politiques, économiques, industriels, financiers - qui s'imbriquent le...
-
Il n'y a d'argent facile que pour les riches. Lorsque le président Macron déclare à une employée de maison de retraite qu'il n...
-
( english translation ) Nous sommes entrés dans l'ère de la "cryptosphère". C'est la raison principale qui me pousse à...